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Entreprises, les équations de la fin d’année – L’édito de Philippe Crevel

ENTREPRISES, LES ÉQUATIONS DE LA FIN D’ANNÉE

Après plus d’un an et demi de crise sanitaire, les entreprises ont fait preuve de résilience. Elles se sont endettées en ayant recours notamment aux Prêts Garantis par l’État (PGE) mais, dans le même temps, leur trésorerie atteint des niveaux records. Leur taux de marge, après s’être affaissé au cœur de 2020, s’est depuis redressé tout comme leurs bénéfices. Elles ont licencié au cours du deuxième trimestre de l’année dernière avant d’être confrontées à des pénuries de main d’œuvre. À la fin du mois de septembre, la production avait presque retrouvé son niveau d’avant crise mais les exportations restent nettement en-deçà. Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. La situation est correcte dans le Grand Ouest et plus difficile en Île-de-France. Les ménages ont repris le chemin de la consommation. Ce vif rebond s’accompagne d’une montée rapide de l’inflation. Avec les plans de relance mis en œuvre en Europe, aux États-Unis ou au Japon, la demande connaît des à-coups d’autant plus violents que les circuits d’approvisionnement ont été fortement désorganisés avec les confinements. Par ailleurs, tout le monde recherche au même moment les mêmes produits, matières premières, énergie, microprocesseurs. La multiplication des goulets d’étranglement occasionne des allongements dans les livraisons et des augmentations des prix. Cette inflation est a priori temporaire. Une majorité d’experts estime qu’elle devrait se calmer au début de l’année 2022 avec la remise en ordre des circuits d’approvisionnement et la normalisation de la demande. La question pour les entreprises est la répercussion ou non sur leurs clients des hausses tarifaires qui frappent leurs biens intermédiaires. Dans un marché en forte expansion, celle-ci a moins de conséquences que sur un marché dépressif. Cette inflation intervenant après un choc économique sans précédent et dans un contexte très concurrentiel, l’option de la répercussion intégrale doit être bien mesurée.

Quid de l’emploi ?

L’autre grand problème auquel sont confrontées les entreprises est l’emploi. Avant même la crise sanitaire, des tensions se faisaient jour. Celles-ci sont, en cette fin d’année, encore plus criantes. Plus de 15 % des entreprises seraient confrontées à des problèmes de recrutement, ce taux atteignant 40 % au sein du secteur du bâtiment. Ces difficultés sont de nature structurelle et non cyclique. Depuis des années, la France manque d’ingénieurs, de techniciens, de maçons, de plombiers, de cuisiniers, etc. Par ailleurs, de plus en plus d’actifs se détournent des emplois considérés comme pénibles (construction, hébergement, restauration). L’évolution de la démographie accentue cette problématique. Près de 800 000 personnes partent, chaque année, à la retraite. À partir de 2030, la population active française devrait diminuer. Avec de moins en moins de candidats disponibles sur le marché du travail, les entreprises sont condamnées à réaliser des gains de productivité, à innover et donc à investir tant pour maintenir leur niveau de production que pour rester compétitif. Certes, il est possible d’améliorer le taux d’emploi de la France qui, avant la crise sanitaire, était inférieur de dix points à celui de l’Allemagne, du Japon ou du Royaume (65 % contre plus de 75 %) mais il s’agit d’un travail de longue haleine.

Disparition des dispositifs de soutien aux entreprises

Pour les entreprises, l’heure de vérité interviendra en 2022. Depuis le 1er octobre, les dispositifs de soutien, sauf exception, ont disparu. L’année prochaine, les entreprises devront rembourser les PGE. Malgré tout si une augmentation du nombre de défaillances d’entreprises a lieu, elle restera mesurée sachant que depuis deux ans, ce nombre se situe à un niveau historiquement bas. En parallèle, il convient de souligner le niveau toujours impressionnant des créations d’entreprises qui reste, en rythme annuel, mois après mois, au-dessus du million. Un nombre croissant de Français créent leur entreprise afin de changer de vie, de se réaliser ou pour éviter les affres du chômage. De plus en plus de jeunes se lancent dans l’aventure, rajeunissant ainsi l’âge moyen des créateurs.

L’optimisme des dirigeants d’entreprise

Dans cette dernière ligne droite d’une année qui est encore marquée par l’épidémie de covid-19, les dirigeants d’entreprises restent optimistes malgré les incertitudes qui restent prégnantes. Leur moral demeure positif comme l’a souligné l’INSSE dans son enquête du mois d’octobre. Ils souhaitent investir et développer leurs affaires ce qui est le meilleur gage de pérennité pour la croissance.

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